Les 10 raisons de l’échec de Fabrice Abriel au PSG Féminin 

1. Une nomination qui suscite dès le départ des interrogations
Fabrice Abriel n’était pas le choix le plus naturel pour succéder à Jocelyn Prêcheur. Sans expérience sur le banc d’un grand club européen ou à la tête d’un effectif composé de nombreuses internationales, son profil interrogeait. Les supporters avaient de bonnes raisons de douter, notamment en comparant la qualité de jeu déployée par Fleury, son ancienne équipe, à celle du PSG sous Prêcheur. L’écart de niveau était palpable. 

2. Un échec précoce en barrage de Ligue des Champions
Dès la fin de l’été, le PSG chute en barrage de Ligue des Champions face à la Juventus. Une humiliation qui a plombé la saison dès ses premières semaines. Cette défaite a non seulement privé le club de visibilité et de compétition européenne, mais a aussi affaibli l’adhésion des joueuses à un projet qui peinait déjà à convaincre. 

3. Une rupture avec les cadres du vestiaire
En arrivant, Abriel a choisi de modifier la hiérarchie du vestiaire en retirant le brassard de capitaine à Grace Geyoro et Sakina Karchaoui. Il les a aussi exclus de la liste des vice-capitaines, préférant le donner à une recrue et à la deuxième gardienne. Ces décisions ont été perçues comme des marques de défiance à l’égard de joueuses piliers du projet PSG (dont le contrat court jusqu’en 2028). Cela a généré un climat tendu et un manque de soutien interne dès le début de saison. 

4. Un projet de jeu flou et minimaliste
Là où Prêcheur proposait un football construit, basé sur la possession et les circuits de jeu, Abriel a imposé un football plus direct, fait de transitions et de verticalité. Cette approche n’a jamais permis au PSG de développer un véritable fond de jeu. Contre les grosses équipes, cette absence d’identité a été criante. L’équipe a peiné à se créer des occasions et donc à marquer des buts face aux gros du championnat. 

5. Des performances décevantes en championnat
Le PSG n’a jamais su répondre présent lors des grands rendez-vous. Battu deux fois par Lyon en étant inexistant, incapable de battre le Paris FC, le club a souffert d’un manque d’efficacité, de réactivité tactique et d’inspiration. À aucun moment le PSG version Abriel n’a donné le sentiment d’être un vrai prétendant au titre. À l’époque, Abriel avait été convoqué à un entretien par le directeur sportif italien. 

6. Une gestion de groupe autoritaire et contestée
Au fil de la saison, les tensions se sont accentuées. L’éviction progressive de cadres comme Geyoro, puis Karchaoui, a creusé le fossé entre le coach et une partie de son vestiaire. Ces mises à l’écart ont été perçues comme des sanctions personnelles plutôt que comme des choix sportifs. 

7. Une communication rigide et un ton méprisant
“Je sais comment je veux gagner des matchs. J’ai une idée très précise et tout cela m’appartient”, a-t-il déclaré en conférence de presse. Une phrase mal accueillie par beaucoup, compte tenu de son inexpérience à haut niveau et de son manque de résultats. Ce ton tranchant a souvent donné l’impression d’un technicien rigide, peu ouvert au dialogue et complètement à côté de la plaque. Il a aussi déclaré à la fin du match PSG/PFC au campus que son concurrent direct n’était pas le PFC mais l’OL. Des propos irrespectueux et méprisants pour un coach qui n’aura pas battu l’équipe de Sandrine Soubeyrand. 

8. Une finale de Coupe de France sacrifiée sur l’autel de l’égo
Plutôt que de tout mettre en œuvre pour offrir au PSG un trophée, Fabrice Abriel a préféré prendre une décision qui a davantage servi son ego que l’intérêt de l’équipe. Pour la finale de Coupe de France face au Paris FC, il a choisi de laisser sur le banc deux cadres majeures, Marie-Antoinette Katoto et Sakina Karchaoui. Cette dernière a exprimé (de manière respectueuse) son malaise vis-à-vis de la gestion du groupe et de la relation avec leur entraîneur. Ce choix, très mal perçu à tous les niveaux, a pesé lourd dans le scénario d’un match où le PSG n’a jamais su véritablement prendre l’ascendant. Face à un adversaire pourtant à la portée du club, les Parisiennes ont manqué d’impact, de créativité et de justesse. Les entrées tardives des deux cadres ont rééquilibré un temps les débats, mais il était déjà trop tard. Résultat : une finale perdue, et une opportunité manquée de sauver une saison déjà bien ternie. Le tout sous les yeux de Nasser Al-Khelaïfi, présent en tribunes. Le symbole est fort : quand on n’aligne pas ses meilleures joueuses, il ne faut pas s’étonner de ne pas gagner.

9. Une incapacité à faire progresser l’équipe
Au fil des mois, aucune progression n’a été observée dans le jeu du PSG version Abriel. Le niveau global de l’équipe a clairement régressé. En comparaison avec la saison précédente sous Jocelyn Prêcheur, l’écart est frappant. L’identité de jeu s’est diluée, les intentions offensives sont devenues floues, et la cohésion collective s’est effondrée. Ce recul s’est également traduit dans les performances individuelles. Des joueuses pourtant confirmées, habituées aux joutes internationales, n’ont pas affiché leur rendement habituel. Pour la première fois depuis plusieurs saisons, aucune Parisienne ne figure parmi les meilleures buteuses ou passeuses du championnat, un fait rare et révélateur. Ce déclin statistique n’est pas anodin : il est le reflet d’un projet mal pensé, mal exécuté, et surtout mal vécu par les principales actrices du terrain. 

10. Un passage qui laissera des traces

Pas de titre, pas de jeu, un vestiaire fracturé et une image ternie : le passage de Fabrice Abriel au PSG restera comme un malentendu. Il partira sans réussite notable, avec le sentiment d’être passé à côté de son sujet, dans un contexte pourtant favorable à la réussite. 

Son départ était inéluctable. Un nouveau cycle devra s’ouvrir avec une priorité : remettre les joueuses au centre du projet, reconstruire un collectif, et relancer la dynamique sportive. Le potentiel est là. Il ne manquait que le bon guide. Reste maintenant à le/la (re)trouver. 



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