📸 Joana swan

Sakina Karchaoui

Milieu de l’équipe de France

A la découverte des milieux de l’Équipe de France pour l’Euro 2025

Pour disputer l’Euro 2025, Laurent Bonadei a retenu six milieux de terrain, aux profils variés, parfois inattendus, mais tous animés par une même ambition : faire briller les Bleues au cœur du jeu.

Certaines sont des cadres bien établies, d’autres des révélations ou des paris du sélectionneur. Vision du jeu, volume, créativité ou impact physique, chaque joueuse apporte une nuance différente à ce secteur clé.

Tour d’horizon d’un milieu de terrain en pleine évolution.

Sandy Baltimore : la technicienne

Si elle est parfois annoncée parmi les milieux, Sandy Baltimore évolue bel et bien en attaque avec l’Équipe de France. Le choix du sélectionneur de la mentionner dans ce registre peut surprendre, même si ses qualités techniques et sa vision du jeu plaident en sa faveur. Il faut dire que Sandy a déjà occupé un rôle plus reculé au milieu de terrain, notamment dans le 3-5-2 de Jocelyn Prêcheur au PSG, où elle a su s’adapter et montrer toute sa polyvalence.

Sandy Baltimore, c’est sans doute la Bleue de la saison, aussi bien en club qu’en sélection. Partie du PSG pour rejoindre Chelsea à l’été 2024, elle s’est rapidement imposée dans le système de Sonia Bompastor, signant une première saison convaincante avec 9 buts et 6 passes décisives toutes compétitions confondues. Elle a même dépanné avec succès au poste de latérale gauche, preuve de sa capacité à assumer plusieurs rôles avec efficacité.

Et pourtant, son parcours n’a pas toujours été linéaire. Non retenue pour la Coupe du monde 2023 en Australie, Baltimore a vécu une vraie déception. Mais elle a su transformer cet échec en moteur. Grâce à la confiance retrouvée sous les ordres de Jocelyn Prêcheur au PSG, elle est revenue plus forte, retrouvant sa place en Bleue grâce à des prestations abouties.

Sandy Baltimore, c’est aussi une incarnation du football qu’on aime : un jeu instinctif, fluide, technique, créatif. Une joueuse capable de débloquer un match sur un dribble, un centre millimétré ou une frappe soudaine. Elle joue avec le cœur, et ça se voit. À chaque ballon touché, elle transmet quelque chose. C’est un plaisir de la voir évoluer sur un terrain, tant elle respire le football.

Aujourd’hui, elle s’est imposée comme une titulaire indiscutable sur le flanc gauche de l’attaque tricolore, notamment en Ligue des Nations où elle a terminé co-meilleure buteuse avec 5 réalisations. À l’aube de l’Euro, elle endosse un nouveau rôle de leader offensif, prête à assumer cette nouvelle dimension dans sa carrière. 

Grace Geyoro : la métronome

Huit ans qu’elle est en Équipe de France, et cela fait déjà cinq saisons qu’elle est indiscutable au cœur du jeu tricolore. Grace Geyoro, c’est une joueuse complète, capable de tout faire au milieu : rapide, technique, intelligente dans ses déplacements comme dans l’utilisation du ballon, elle excelle aussi bien à la récupération qu’à la projection offensive. Elle a même dépanné en défense par le passé, preuve de sa polyvalence et de sa compréhension du jeu.

Son influence est immense, autant en club qu’en sélection. Mais la saison écoulée au PSG a été difficile pour elle, sportivement comme humainement. Fabrice Abriel a notamment pris la décision de lui retirer le brassard de capitaine, un épisode qui l’a affectée. Pourtant, fidèle à elle-même, Grace a continué à avancer, à faire front, à répondre sur le terrain. Sa résilience et son talent naturel finissent toujours par ressortir.

Et pourtant, malgré son statut, on en attend encore davantage. Parce qu’au vu de son niveau, Grace Geyoro a tout pour devenir l’une des meilleures milieux de terrain du monde. Elle doit désormais imposer davantage son tempo en Bleue, prendre le jeu à son compte, hausser son influence dans les zones clés, et pourquoi pas, marquer davantage. Elle en est largement capable.

Laurent Bonadei ne s’y est pas trompé en la nommant vice-capitaine de cette équipe. À elle désormais de franchir un cap supplémentaire : celui du leadership, de la constance, et de la domination. Car quand Grace Geyoro est à son meilleur niveau, c’est toute l’équipe de France qui avance au bon rythme.

Sandie Toletti : la combattante de l’ombre 

Elle a connu sa première sélection en 2013, puis un long passage à vide, éloignée de l’Équipe de France pendant plusieurs années. Mais depuis son retour post-Coupe du Monde 2019, sous l’ère Diacre, Sandie Toletti n’a plus quitté le groupe. Et c’est loin d’être un hasard.

Toletti, c’est l’une des meilleures milieux françaises, une joueuse trop souvent sous-estimée, mais dont l’importance tactique est capitale. Elle abat un travail de l’ombre précieux, apporte de l’équilibre, sécurise les transitions, et facilite le jeu de ses coéquipières. Aujourd’hui, elle évolue dans un registre plus défensif, notamment depuis le repositionnement de Sakina Karchaoui plus haut sur le terrain. Mais même reculée, elle continue d’orchestrer, de distribuer, d’éclairer le jeu par ses prises d’informations et sa qualité de passe.

Comme Grace Geyoro, elle doit désormais affirmer davantage son influence sur le jeu tricolore, notamment en dominant plus franchement les milieux adverses. Elle dispose d’une vision rare, mais pourrait gagner en efficacité dans ses transmissions vers l’avant, en jouant plus vite, plus tranchant. Par son placement, elle a la responsabilité d’initier le tempo, de lancer les actions : un rôle de métronome, mais aussi de starter offensif.

Le sélectionneur Laurent Bonadei l’a bien compris, en la nommant parmi les vice-capitaines. Un choix logique pour une joueuse qui incarne la stabilité, l’intelligence de jeu, et l’engagement sans faille. Sandie Toletti ne fait pas de bruit, mais elle fait avancer l’équipe. 

Sakina Karchaoui : le diamant français 

C’est l’invitée (presque) surprise au milieu de terrain depuis la prise de fonction de Laurent Bonadei, même si Hervé Renard et Jocelyn Prêcheur avaient déjà esquissé cette idée sur la fin de son mandat. Sakina Karchaoui, c’est le genre de joueuse qui respire le football, celle qui te fait aimer ce sport dès qu’elle touche le ballon. Sans doute l’une des joueuses les plus complètes de l’effectif tricolore.

Rapide, technique, intelligente, précise, elle sait tout faire et à tous les postes. Cette saison, au PSG, elle a brillé en défense, en attaque et désormais au milieu. Un vrai caméléon, mais avec un rayonnement constant. Sous les ordres de Bonadei, elle s’impose progressivement comme l’une des nouvelles meneuses de l’Équipe de France, même si la responsabilité est partagée. Le sélectionneur compte sur sa créativité et sa capacité à créer du jeu. 

Elle a déjà livré de très belles performances dans ce nouveau rôle… et d’autres un peu moins abouties. Mais son repositionnement a un impact très positif sur l’animation offensive des Bleues. Longtemps dépendante des débordements côté gauche ou droit, l’équipe développe désormais un jeu plus axial, plus varié, plus difficile à lire, notamment grâce au trio Toletti – Geyoro – Karchaoui. D’ailleurs, bon nombre de buts récents sont venus de combinaisons dans l’axe, preuve d’une évolution collective marquante.

À l’Euro 2022, Sakina était la seule Française à figurer dans l’équipe-type du tournoi. Aura-t-elle la même influence en 2025 ? On l’espère. Parce que quand Sakina Karchaoui est à son meilleur niveau, l’Équipe de France devient tout simplement redoutable.

Amel Majri : la Majricienne

On l’a souvent comparée à Sakina Karchaoui tant leurs qualités se rejoignent : technique raffinée, vista, patte gauche exquise. Amel Majri, c’est une artiste sur le terrain. Ses centres sont des caviars, ses coups francs des chefs-d’œuvre. Certains se sont logés pleine lucarne, comme celui face au PFC. Elle incarne ce football léché qu’on ne se lasse jamais de regarder.

Certes, elle n’est plus une titulaire indiscutable en Équipe de France depuis plusieurs saisons. Mais sa classe naturelle et sa capacité à faire basculer un match restent intactes. Un ballon a priori anodin peut devenir une passe décisive entre ses pieds. Elle voit ce que peu voient.

Sa polyvalence est un atout de poids pour Laurent Bonadei : capable d’évoluer au milieu, sur un côté ou même en attaque, elle peut être le facteur X d’un match fermé, celui qui se débloque sur un geste juste, une inspiration.

Dans un tournoi comme l’Euro, où chaque détail compte, Amel Majri est une arme de luxe. Et qui sait ? Peut-être celle qui écrira un nouveau chapitre décisif de son histoire en Bleu. 

Oriane Jean-François : la force tranquille

Puissante, polyvalente, intelligente, Oriane Jean-François fait partie de ces profils rares qui cochent beaucoup de cases à très haut niveau. Elle peut évoluer en sentinelle, en relayeur et même en défense centrale. Une polyvalence précieuse dans le football moderne.

Arrivée au PSG sous les ordres de Gérard Prêcheur, elle y a rapidement montré une montée en puissance impressionnante, jusqu’à attirer l’œil de Chelsea. Le club londonien ne s’y est pas trompé, misant sur une joueuse au potentiel immense, malgré la grave blessure au genou qu’elle a connue fin 2023. Une blessure dont elle s’est remise avec détermination, retrouvant très vite sa place dans le groupe France. Un vrai signe de son mental.

Elle évolue à un poste, le milieu défensif, où l’Équipe de France manque encore de profondeur, ce qui renforce sa valeur dans le collectif de Laurent Bonadei. Son temps de jeu à Chelsea a été limité cette saison, concurrence oblige, mais le simple fait d’intégrer un tel effectif à seulement 23 ans témoigne de son énorme potentiel. 

Oriane Jean-François, c’est l’avenir et elle va connaître sa première grande compétition avec Les Bleues. Cette expérience du haut niveau ne peut que l’aider à hausser encore son niveau. 

Grace Geyoro & Melvine Malard 📸 Joana Swan

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