Ligue des Nations 2025 – 4 avril

Une victoire, trois points, mais beaucoup de frustration. Voilà ce que l’on retient de ce Suisse–France, remporté 2-0 par les Bleues. Si le résultat est positif sur le papier, le contenu du match laisse un goût d’inachevé. Comme Laurent Bonadei à la mi-temps, les supporters auront du mal à se satisfaire pleinement de cette prestation.

Oui, il y a des progrès. Oui, cette équipe est en reconstruction. Et oui, l’état d’esprit est là. Mais à ce stade de la saison et dans une compétition comme la Ligue des Nations, on est en droit d’attendre davantage de maîtrise, de régularité et d’intensité.

Une défense rassurante, un milieu en chantier

Défensivement, les Bleues ont été solides. Griedge Mbock et Maëlle Lakrar ont parfaitement tenu la maison en l’absence de Wendie Renard, concédant très peu d’occasions. Sur les côtés, Elisa De Almeida s’est montrée intéressante dans l’animation, à l’origine du premier but sur une belle action collective. Selma Bacha, elle, a scellé la victoire d’une superbe frappe. Une prestation globalement sérieuse sur le plan défensif.

Le milieu de terrain, en revanche, reste un sujet de débat. La volonté de construire davantage par l’axe est visible, et c’est certainement ce qui motive le repositionnement de Sakina Karchaoui au cœur du jeu. Très active (73 ballons touchés, soit plus que Geyoro et Toletti : données Sofascore), elle montre une réelle envie de bien faire. Mais son rendement reste encore à parfaire : peu de passes clés, un jeu vers l’avant intéressant mais encore trop imprécis. Son activité permet néanmoins à l’équipe de diversifier ses attaques, sa prestation face à l’Islande était très intéressante et encourageante, un point positif à souligner. Face à la Suisse, c’est aussi elle qui est à l’origine du coup franc qui donne le second but. 

Laurent Bonadei semble croire au potentiel de Karchaoui au milieu et il a raison de persévérer. Il faudra désormais l’accompagner pour qu’elle gagne en influence et en efficacité, et que ce milieu joue enfin pleinement son rôle de lien entre défense et attaque.

Grace Geyoro, encore trop discrète

Si l’on attend d’elle qu’elle incarne le cœur battant de l’entrejeu tricolore, Grace Geyoro peine encore à prendre toute la place qui devrait être la sienne. Malgré son implication sur le premier but, l’ancienne capitaine du PSG a une nouvelle fois livré une prestation en demi-teinte. Trop discrète, trop en retrait, au point qu’on en oublie parfois sa présence sur le terrain.

Avec ses qualités techniques, sa justesse et son expérience, elle est censée être la patronne de ce milieu en reconstruction. Il est temps qu’elle pèse davantage dans le jeu, qu’elle prenne les clés de cette équipe et prenne plus de responsabilités, notamment dans les temps faibles.

Quels axes de progression ?

Les Bleues doivent clairement continuer à travailler sur plusieurs aspects :

• Gagner en fluidité dans le jeu de passes
• Accélérer le rythme des transmissions
• Développer davantage d’intelligence de jeu
• Oser davantage (à l’image du but de Selma Bacha)

Le chantier est vaste, mais les fondations semblent là. Cette équipe progresse, certes lentement, mais sûrement. Il faudra continuer à resserrer les lignes, à améliorer la coordination collective et à faire émerger un vrai style de jeu pour espérer franchir un cap.

Les notes des Bleues